Lors de l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale, le 1er octobre à Bangui, Simplice Mathieu Sarandji, président du parlement, a exprimé son inquiétude face au retard pris dans l’élaboration du projet de loi des finances 2025. Cette session, consacrée principalement au budget et prévue pour durer trois mois, est cruciale pour permettre aux députés de débattre et de voter cette loi fondamentale au bon fonctionnement des institutions. Les retards récurrents dans la présentation de ce projet de loi par le gouvernement suscitent des préoccupations.
En effet, cette session s’est ouverte sans que le projet de loi des finances pour l’année prochaine ne soit encore déposé. D’après l’article 116, alinéa 3 de la Constitution, et l’article 71 du règlement intérieur du Parlement, ce projet aurait dû être remis aux députés au plus tard le 15 septembre, soit 15 jours avant l’ouverture de la session budgétaire. Pour la troisième année consécutive, Sarandji a donc souligné ce manquement en interpellant directement le Premier ministre et son gouvernement.
« Il est regrettable que, chaque année, le dépôt de la loi des finances accuse du retard. Ce dysfonctionnement nuit à notre travail législatif et met en péril la stabilité financière de la République centrafricaine. Le gouvernement doit impérativement prendre des mesures pour éviter la répétition de cette situation », a déclaré le président de l’Assemblée.
Tout en reconnaissant les tensions de trésorerie auxquelles le gouvernement est confronté, Sarandji a exhorté ses collègues députés à travailler sur des solutions pour améliorer la collecte des fonds et veiller à la bonne gestion financière du pays. Ce contexte met en exergue les défis complexes auxquels le gouvernement doit faire face.
« Je demande à mes collègues de s’unir et de redoubler d’efforts dans l’examen et le vote du budget. Il est crucial que nous agissions rapidement pour garantir un avenir prospère à notre nation. Ensemble, nous pouvons relever ces défis et poser les bases d’une trajectoire financière solide », a-t-il insisté.
Pour l’année en cours, le budget s’élève à plus de 245 milliards de FCFA de ressources globales, dont 160 milliards issus des recettes internes. Cependant, le gouvernement a prévu des dépenses avoisinant les 320 milliards de FCFA, laissant un écart à combler, notamment avec le soutien des partenaires techniques et financiers, soulignant ainsi un déséquilibre budgétaire préoccupant.